“COMME LES POMMIERS FONT DES POMMES”



Je souhaite livrer les paroles et expériences d'artistes émergeant, installés, reconnus sur le sujet de la panne, communément appelé la page blanche.

J’AI CRU ENTENDRE UN JOUR CHARLES TRENET ME DIRE “JE FAIS DES CHANSONS COMME LES POMMIERS FONT DES POMMES”

Seule dans une grande maison en Normandie, dont j’avais la mission de m’occuper, entourée d’animaux de la ferme (dont j’avais également la mission de m’occuper), j’avais comme but de faire un film, écrire une histoire, créer quelque chose. A la place de ça, je me retrouvais pétrifiée, tétanisée à l’idée de m’exprimer. J’ai donc mangé toutes les pommes des arbres fruitiers du jardin en pensant à Charles Trenet et ses foutus pommiers.

Seule dans une grande maison en Normandie, j’ai pris ma caméra et j’ai tenté de sortir de l’impossibilité. J’ai décidé de filmer ma routine quotidienne de domestique. Sortir les chiens, puis les poules, donner à manger aux chevaux, puis aux chiens. Enfermé les chiens, amener les chevaux au près. Ressortir les chiens. Je réitérerai ce protocole chaque matin et chaque soir.

Plus les jours avançaient, plus mon film se ratait sous mes yeux. Je me mettais en scène maladroitement, je jouais mal, j'effaçais par inattention ou non les seules images exploitables.

Pourquoi cette sensation d’échec, de blocage m’envahissait ?

Comment la résoudre ?


Faut-il la résoudre ?

Comment font mes semblables ?